La Terre en héritage, du Néolithique à nous
///Le journal du Préhistomuseum

La Terre en héritage, du Néolithique à nous

UNE EXPOSITION RESPONSABLE ET DURABLE

À Lyon, au Musée des Confluences, le thème de l’exposition temporaire « La Terre en héritage : du Néolithique à nous » actuellement présentée au Préhistomuseum, a fait écho à la responsabilité sociétale de l’institution. Elle a interrogé ses pratiques muséographiques.

Depuis 2017, ce Musée a engagé une réflexion sur la part représentée par les déchets d’exposition dans le volume total des déchets générés par l’institution.

Après deux premiers « démontages écologiques » pionniers qui ont profité à 20 acteurs du monde culturel, artistique et de l’enseignement (75% de réemploi et 4% de recyclage), le démontage de l’exposition « La Terre en héritage » en février 2021 a été confié à une société lyonnaise spécialisée dans les filières recyclage et au Préhistomuseum pour la récupération d’éléments scénographiques réutilisables.

Une exposition génère souvent beaucoup de déchets. Pour l’installation au Préhistomuseum, l’équipe du muséoparc flémallois qui réfléchissait également à cette problématique a donc choisi d’explorer au maximum le concept de « durabilité » pour la scénographie de l’exposition en Belgique.

En tant que musée éco-responsable, nous avons décidé de montrer l’exemple en recyclant entièrement les éléments de notre exposition vers le 100 % recyclable et récupérable.

Quelques exemples :

• Toutes les ressources immatérielles (concepts, textes, médias) ainsi qu’une partie des dispositifs scéniques (vitrines, maquettes, visuels) ont été réutilisées.
• Tous les matériaux qui ont été mis en oeuvre seront soit recyclés, soit récupérés. L’impact écologique de « La Terre en héritage » au Préhistomuseum sera étudié et publié.
• Les grilles d’exposition standard que nous avons utilisées serviront pour les prochaines expositions.
• Les cartels et panneaux sont en carton et imprimés sur du carton entièrement recyclable.
• Les flyers FSC (Forest Stewardship Council) imprimés défendent une exploitation durable des forêts.
• Le portique de la révolution industrielle en gabion va servir à réaliser des bancs pour améliorer le confort au sein de notre muséoparc et de nos 30 ha de nature.
• Le mobilier est recyclable pour de futures expositions.
• La bâche de l’exposition sera réutilisée par notre artiste belge de chez Pet-O-Sec, recyclant certains matériaux plastiques pour ses créations textiles.
• Pour diminuer le CO2, nous avons demandé aux musées qui avaient prêté leurs pièces de les laisser sur place entre les deux expositions temporaires afin qu’elle ne retournent pas de l’autre côté de la planète et qu’elles ne fassent qu’un trajet entre Lyon et le Préhistomuseum.
• Nous avons aussi supprimé un nombre de pièces qui demandaient trop de trajets pour les remplacer par des pièces belges provenant du Musée royal d’Art et d’Histoire de Bruxelles et du Musée de la Vie wallonne.
• L’exposition est donc 100 % recyclable et réutilisable : tout pourra retourner en filière de recyclage.

Tout a été choisi en fonction de l’empreinte écologique minimale.

POUR ALLER PLUS LOIN

Inauguré en 2016, le Préhistomuseum a été conçu de façon durable par un architecte liégeois, Gil Honoré (AIUD). Son bâtiment principal (3.500 m²) est en ossature bois avec des murs de paille et de terre ainsi qu’un bardage en acier corten.

Le musée, parfaitement isolé, présente une inertie en température et hygrométrie idéales pour la conservation et la monstration du patrimoine mobilier.

Il récupère ses eaux de pluie et est chauffé aux déchets de bois.

Le bâtiment sera de même équipé de panneaux photovoltaïques sur le toit pour assurer les besoins en électricité.

Depuis 2022, le Préhistomuseum intègre un plan tendant vers le zéro CO² dans son projet culturel et scientifique.

D’autres projets en cours verront le jour cette année comme la question de concilier nos parkings en faveur de la biodiversité.